mercredi 13 juillet 2016

ARCHIVE DU BLOG MARATHONIEN67 JUILLET 2016

 

9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUS

9e Trail du pays Welche 2016- Balcons d'Orbey
ORBEY SENTIERS BATTUS
 
Ce dimanche, « la fille avec des baskets » m'a accompagné pour une superbe balade hors des sentiers battus. Nous sommes partis de bonne heure pour mieux pouvoir profiter de la vue. Pour dévaler et grimper des pentes qui n'en finissaient plus. Au fond d'une vallée qui exhalait un parfum inconnu
 
9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUS
Quelques minutes avant le départ, il y a de l'agitation aux abords de l'arche noire

5h du mat, j'ai des frissons. « Dring, dring, dring... », va falloir que j'aille au charbon. Ce dimanche matin, mon réveil « Spiderman » n'oublie pas de saboter mon conduit auditif. Il sonne, il sonne jusqu'à m'en faire dresser les tiffes. J'ouvre les yeux et le volet en grand, puis aspire une bonne bouffée d'air. Avec un peu de bol, ce ne sera pas la dernière et je pourrais encore regarder la finale de l'Euro assis devant une bonne bière. Ce soir, l'équipe à Griezmann a rendez-vous avec Cristiano et ses potes. En voyant la couleur du maillot de Monsieur le Ciel, on devine de suite quel camp il supporte. Il fait bon, il fait bleu, il fait du soleil au fond des yeux... Peut-être est-ce là un bon présage ?  
 
J'sais pas trop... à vrai dire, j'en sais rien. Hier soir sur canaille +, ils ont repassé la chanson que Johnny avait chanté pour la Coupe du Monde 2002, et ça, et ben je ne crois pas que ça va porter chance aux « Bleus ». Les portugais n'ont jamais remporté de compétition majeure. Ils attendent ça depuis longtemps. On peut leur faire confiance pour « bétonner » le jeu avec leur style défensif. Eux aussi méritent de gagner cet Euro alors comme dit le proverbe : « Que le meilleur gagne ! » Au passage, dédicace à Gilberto, Roméo et José, les trois frangins portugais avec qui je jouais au foot devant le bâtiment 36 de la rue Augustin Fresnel, dans les années 80. J'me souviens encore de leur maman qui criait par la fenêtre du 2eme étage quand c'était l'heure de manger. Ils ne voulaient jamais lâcher le ballon ces trois là. Souvenirs, souvenirs...
 
Dimanche 10 juillet. Ce matin, c'est de bonne heure que nous partons caresser le massif des Vosges tandis qu'un p'tit air sort des haut-parleurs. Michel Delpech s'est éclipsé récemment mais ses écrits demeurent. Loin des yeux, près du cœur, nous fredonnons les paroles de ce formidable chanteur. Aujourd'hui, nous allons tous les deux participer au Trail des Balcons d'Orbey.24km et 850D+, c'est ce que propose le petit frère du trail du Pays Welche, qui lui affiche 50km et flirte avec les 2000m D+. 

9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUS9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUS
Le départ vient tout juste d'être donné. C'est parti pour 24km et 850D+ de plaisir ! 

Carole dans la dernière descente, à 300m de l'arrivée

Le trajet est très agréable, il nous fait voir Ribeauvillé, Riquewihr, Kayserberg... tant de jolis villages alsaciens, mais hélas pas le temps de tous les (re)visiter. Au bout d'une heure de route, nous arrivons dans un beau p'tit coin de nature. Le territoire de la commune d'Orbey s'étend sur une vaste vallée verte aux pieds des lacs Noir et Blanc et de la grande crête des Vosges. De nombreux chemins de randonnée sillonnent forêts et prairies et grimpent jusqu'aux sommets des montagnes. 
 
En arrivant sur place, nous croisons les trailers qui ont choisis de s'aligner sur la plus longue des deux distances (50km- 2200m D+). Ce sont eux qui vont s'élancer les premiers, à 7h30 tapantes. En attendant le grand départ, ils finissent de se préparer devant la salle des fêtes du village qui commence doucement à s'animer. 
 
Nous récupérons nos dossards, buvons un café. Le petit déjeuner est offert à tous les participants. C'est bien sympa ! Aux inscriptions, nous croisons quelques visages familiers. À force de courir à droite à gauche, tout le monde fini par connaitre tout le monde. Enfin bref, nous voilà fins prêts à partir pour un bon p'tit trail comme on les aime ! Des montées, des descentes, des passages techniques dans les rochers, d'étroits sentiers au milieu des myrtilles, des vues sur des lacs, bref tous pleins de surprises nous attendent en chemin. 
 
Le trail des Balcons d'Orbey est censé partir à 9h00. Très vite, il est l'heure de se mettre en place. En voulant me placer sur la ligne de départ, devant la salle des fêtes, je constate que le peloton occupe déjà toute la largeur. Impossible de passer devant sans jouer des coudes. Du coup, un peu dans la précipitation, je contourne le bouchon qui s'est formé en passant par un parc. Je laisse Carole faire sa course, je sais qu'elle s'en sortira bien. Elle a du vécu la petite.
 
Pour cette virée nature, je suis chaussé d'un modèle de chaussures trail un peu lourdo mais solide et efficace dont je ne ferai pas la publicité. Je n'ai pas de raison de le faire vu que je suis pas payé pour (rires). Je porte aussi une ceinture avec un bidon de 75cl bien rempli. Clairement, tout cet « atti-trail » va un peu me ralentir dans les premières rampes mais le calcul est vite fait. Le 1er poste de ravitaillement ne se trouve qu'au 11e et le soleil va cogner fort. Pour éviter la déshydratation et le coup de barre qui va avec, je préfère partir bien équipé, à défaut de partir léger.

9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUSÀ leur dite et après le traditionnel décompte, la course démarre doucement. C'est parti pour un trail bien Vosgien avec ses forêts de conifères et ses près à vaches. Nous effectuons d'abord une petite boucle dans les rues d'Orbey afin de décanter le peloton avant d'emprunter un sentier très étroit par endroit. D'entrée de jeu, ça grimpe lourdement avec une côte qui par endroit flirte avec les 20%. Mes cuisses apprécient l'exercice. J'en arrive presque à regretter la séance de VMA sur piste de mercredi dernier (12x500m R=50s/100m trot). Heureusement que j'ai été raisonnable au niveau vitesse, autrement j'aurai sans doute pris cher. Il ne vaut mieux pas arriver émoussé sur ce type d'épreuve. 





En compagnie d'André Breysacher, l'un des organisateurs
des 20km d'Huningue, grand amateur de trail

Tandis que je grimpe à un  train de sénateur, Jean Philippe Beck et Maxime Rauner se tirent la bourre quelques mètres plus haut. Le maillot à pois de meilleur grimpeur va bientôt trouver acquéreur. Moi, c'est le jaune que je suis venu chercher (rires) ! Durant la semaine, j'ai jeté un œil sur la courbe de dénivelé et les résultats des éditions précédentes, du coup, je sais plus ou moins pour combien de temps je pars. Je vais bien gérer le départ et produire mon effort après l'heure de course. 


Dans la première partie de course, Maxime, qui a réalisé une belle saison en trail, démontre de belles aptitudes en montée. Pour éviter de le voir creuser l'écart, je le garde toujours à portée de fusil, je cale mon allure sur la sienne. En le suivant du regard, je n'ai presque plus besoin de me soucier du balisage, il me sert de guide. En trail, j'aime bien courir comme ça, dans la position du chasseur. C'est moins contraignant.  

 
De son côté, Carole a choisi de faire un bout de chemin avec André Breysacher, secrétaire de l'AC Huningue, et également grand amateur de Trail avec lequel nous avions sympathisé en mars dernier lors des 20km d'Huningue. Ce matin, en arrivant, nous l'avons rencontré près du panneau des inscrits, et c'est moi qui lui ai donné son numéro de dossard. « La fille avec des baskets » ne s'est pas spécialement préparée, cette sortie lui servira pour le marathon puisque nous comptons tous les deux participer à celui de Lausanne. 
 
25 secondes, c'est l'écart qui me sépare de Maxime au moment où je décide de faire l'effort pour recoller. Nous en sommes à 40' de course et le premier poste de ravitaillement ne va pas tarder à apparaître.

Dix minutes plus tard, j'arrive au Lac Noir en ayant complètement refait mon retard. Maxime termine de se ravitailler, juste au moment où j'arrive devant les tables. J'ai à peine eu le temps d'opérer la jonction que déjà il repart. Mais pas de panique... Il reste encore un bout de chemin à faire. Ma gourde est vide, du coup je m'arrête un instant, j'attrape un gobelet d'eau et prend le temps de boire jusqu'à la dernière goutte. 


Une fois bien hydraté, je repars à la poursuite de celui que j'ai gardé en point de mire depuis le départ et le rejoint au moment où ma montre indique l'heure de course... comme prévu. Le reste de l'épreuve se déroule sans accrocs. Dans les descentes techniques, j'assure bien mes appuis et prend le temps de bien observer autour de moi pour rester sur la trace. Le panorama est grandiose mais je n'ai pas trop le temps d'en profiter. Maintenant que Maxime n'est plus devant, je n'ai plus de point de repère, du coup je suis forcé d'ouvrir l'œil encore plus grand.

Au bout d'1h48 de course, la victoire m'attend à l'arrivée. En franchissant la ligne, je souris, ravi d'avoir gagner. Cela dit finir deuxième ou troisième ne m'aurait pas dérangé. Vu l'entrainement suivi durant la semaine, j'aurai pu avoir un coup de mou mais je m'en suis finalement bien sorti, et en prime j'ai fait une belle découverte avec ce trail disputé dans un endroit de ma région que je ne connaissais pas. Pour clore une bonne semaine d'entrainement, rien de tel qu'une sortie longue sur un terrain vallonné comme celui là. 

Maxime arrive, une petite minute après moi, en regrettant un peu d'être parti sans une réserve d'eau sous cette chaleur. Puis c'est au tour du jeune espoir Victor Waltmann d'en finir. Auteur d'une course sage, il signe une performance prometteuse. Le temps d'une petite photo à trois, le temps de dire un mot au micro du speaker, et sans plus tarder je file pour guetter l'arrivée de Carole. Assis sur le petit muret d'un chalet vosgien, je l'attends patiemment, tandis que les coureurs défilent les uns après les autres, les uns souriants, les autres presque mourant. Lorsque Julien Sapy, en tête du Trail de 50km, passe sous mes yeux, je l'encourage et l'informe que l'arrivée ne se trouve plus qu'à 300m. Il fait chaud, du coup j'ai un peu peur pour ma championne. Mais finalement, au bout de quelques minutes, je la vois débouler d'un talus avec un grand sourire. Quand "la fille avec des baskets" arrive à ma hauteur, elle m'invite à la suivre, j'attrape sa main et nous terminons la course ensemble. Au bout de quelques joyeuses foulées, nous franchissons la ligne, main dans la main, sous les applaudissements du public massé autour de l'arche.

 
9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUS9° Trail du Pays Welche 016- Balcons d?Orbey: ORBEY SENTIERS BATTUS










Maxime, Victor et moi à l'arrivée du trail des Balcons d'Orbey, en attendant de se retrouver tous les trois sur le podium installé dans la salle des fêtes, avec sa première marche particulièrement haute ( Crédit photo: marathon de Colmar)

Carole au micro du speaker/trailer Gilles Perrin

Plus tard le speaker, qui n'est autre que Gilles Perrin, un excellent spécialiste des courses de montagne, bien connu dans les Vosges et en Alsace, invite ma moitié au micro et lui demande de livrer ses premières impressions. Un peu avant, ce monsieur a terminé à la 6e place du trail de 24km et à présent le voilà qui papote, qui anime et qui aide les bénévoles à mettre en place le décor de la remise des prix. Au four et au moulin, Monsieur Perrin, chapeau ! 

 
Belle ambiance conviviale pour ce trail bon esprit, sans chichi, sans prétentions. On sent tout de suite l'implication et la passion des organisateurs pour notre sport. Bravo et merci aux bénévoles aux petits soins, à cette charmante mamie qui a eu la gentillesse de m'offrir de quoi boire quand je suis passé devant sa maisonnette, aux trailers de l'Orbey Running Club  qui ont offert à tous les participants un parcours magnifique, dans un charmant p'tit coin, avec plein de surprises pour les yeux et pour le cœur. Un trail que je recommande à tous sans hésitations ! Et que je compte bien refaire l'année prochaine.  

Résultats Trail des Balcons d'Orbey 24km 850d+
dimanche 10 juillet 2016
 
1 BAALA Samir VENDENHEIM ATHLE 01:48:01
2 RAUNER Maxime Jog R Salomon 01:49:00
3 WALTMANN Victor Trailers de la Rose 01:49:46
4 MINOUX Cedric ESRCAC 01:58:14
5 SCHERTZER Julien sundgo2 01:58:57
6 PERRIN Gilles PCA 02:00:15
7 FREYBURGER Daniel SUNDGAU OXYGENE 02:00:46
8 SUSIN Fabien colmar m c 02:01:10
9 BECUE Frederic 02:02:35
10 BECK Jean Philippe PCA RUN IN 02:03:34



 
Elle a toujours les cheveux raides, un pull et des baskets...


Posté le mercredi 13 juillet 2016 16:44

10e édition de la Robertsauvienne: UN PEU DE SPORT, C'EST SI BON !

10e édition de la Robertsauvienne
UN PEU DE SPORT, C'EST SI BON !
 
« Créée par des coureurs, pour les coureurs », la Robertsauvienne, seule course gratuite en Alsace, s'est déroulée dimanche matin dans la forêt qui borde le magnifique château de Pourtalès. Sous la direction de Fernand Kolbeck qui compte deux sélections aux Jeux Olympiques et cinq titres de champion de France de marathon, la 10e édition a rencontré un grand succès puisque 775 coureurs ont franchi la ligne d'arrivée. De mon côté, cette course rimait avec fête. Les conditions étaient parfaites. Et, même si je loupe la victoire d'une courte tête, en voilà une que je ne regrette vraiment pas d'avoir faite.
 
10e édition de la Robertsauvienne: UN PEU DE SPORT, C?EST SI BON !Finir au sprint, ça fait toujours mal aux tripes, mais bon Dieu qu'est-ce que c'est bon ! Grosse dédicace à Thierry qu'on aperçois sur l'image, au fond à droite, veston bleu (Crédit photo: Journal L'ALSACE)


La soirée du samedi s'achève tard dans la nuit. Avec Carole, nous étions invités à manger chez des amis du village. Au menu, "grillades-frites" avec les yeux rivés sur l'Euro de foot. Le match Allemagne-Italie, avec sa séance de tirs au but d'anthologie, nous a offert une bonne dose de suspense. Finalement, la Mannschaft a vaincu sa bête noire et rencontrera les bleus en demi-finale. Un beau duel en perspective.

Je m'endors sur les coups de 2h00 du mat, après avoir réglé l'alarme de mon téléphone portable à 7h00 tapantes. Seulement voilà, à l'heure dite, le réveil ne sonne pas et c'est en catastrophe que Carole me tire du lit vers 7h15. En ouvrant l'œil, je me demande ce qui a bien pu clocher. C'est la première fois que la marmotte sort des draps avant moi un matin. Habituellement, ma moitié dort encore du sommeil de l'enclume. Par contre, le chihuahua ronfle encore comme un train de marchandises. Les dimanches, notre chère mascotte ne se lève jamais avant midi. Et encore... j'suis gentil ! Autrement, elle est d'humeur exécrable.

« Mon réveil n'a pas sonné », je me souviens que c'était mon excuse préférée pour sécher les cours au collège. Et, quand fallait innover, je mettais « Mal au dos » et le tour était joué. Heureusement, la Robertsau, quartier huppé et calme situé à la périphérie de Strasbourg, ne se trouve qu'à 10mn de route et nous n'avons aucun mal à arriver dans les temps. Le seul ennui, c'est que ce matin, en me levant, je n'ai pas trouvé le café dans le buffet et que, là, j'ai un peu la tête vous savez où... 

 
Cet été, je m'éclate vraiment un max sportivement parlant. Dimanche dernier, je me suis envoyé 100 bornes de vélo en flirtant avec les 30km/h de moyenne, aujourd'hui je vais courir un 10km et dimanche prochain, je vais participer au Trail des Balcons d'Orbey (24km- 850D+). À chaque dimanche son petit délire. Mettre de la diversité dans son planning d'entrainement permet de ne jamais se lasser. C'est vraiment une bonne chose. 

Cette « Robertsauvienne », je n'ai encore jamais eu l'occasion de la courir mais on m'en a dit le plus grand bien. Comme, en ce moment, j'ai l'esprit tourné vers la nouveauté l'occasion était belle d'y participer. Ces derniers temps, toutes mes courses, exception faite des « Courses de Strasbourg », furent des découvertes. Cette épreuve, je ne l'ai pas spécialement préparé mais j'ai envie de me jauger sur un circuit réputé roulant, face à la concurrence régionale, pour connaitre ma valeur actuelle sur un 10km. 
 
En arrivant au stade Pourtalès, nous croisons tout plein de petits bonhommes avec des chapeaux blancs. Leur tenue chic et soignée me fait penser à celle que portent les officiels au tournoi de tennis de Wimbledon. L'accueil est sympathique. Je récupère mon dossard sans difficulté. L'armée de bénévoles est fidèle au poste. Le dispositif est carré de chez carré. J'ai carrément l'impression que je vais participer à un tournoi sur surface « dures ». Ça sent le match en cinq sets avec des têtes de série et des joueurs de fond de court. 
 
Avant de partir m'échauffer, j'ai envie de voir comment se présente le final. En marchant vers l'arche d'arrivée, Carole et moi croisons brièvement Fernand Kolbeck et le saluons d'une poignée de main. Sur le pied de guerre, il fait le va-et-vient pour assurer la logistique et fignoler les tous derniers préparatifs avec le soutien de ses troupes.
 
10e édition de la Robertsauvienne: UN PEU DE SPORT, C?EST SI BON !10e édition de la Robertsauvienne: UN PEU DE SPORT, C?EST SI BON !
 
Carole, Haloa et moi 1h00 avant le départ.          La mascotte, pas pressée de sortir du lit
Juste après la photo, je filais m'échauffer. 

Ce matin, la météo est idéale pour la course de fond. Le soleil est présent et ses rayons distille une douce chaleur. Apres le petit discours et les dernières consignes de l'homme au mégaphone, le coup de pistolet tiré par la fille de Marcel Rudloff, ancien Maire de Strasbourg, libère enfin le peloton. L'honneur de partir en premier revient à Chloé, une adorable petite fille portée en joelette. Au même moment, Alexandre Perradin et tous les autres s'en vont avec le soutien de leurs accompagnateurs. C'est bon de les applaudir. Quelle belle leçon de vie ils nous donnent à tous ! Leurs présences révèlent la beauté du sport et l'émotion du partage. La Robertsauvienne va dans le sens du sport pour tous, au-delà de l'âge, des aptitudes physiques ou de la catégorie sociale des coureurs. C'est beau. 

 
Mon départ est catastrophique mais vu que ca ne va pas trop vite devant, je n'ai pas trop de mal à revenir. Sous le regard d'un Fernand Kolbeck munis de son légendaire mégaphone, nous sommes six à passer devant la borne indiquant un 1er km servant de rampe de lancement. L'entraîneur de l'ASL Robertsau nous indique notre temps de passage. Le 1er km est couvert en 3'08, ce qui n'est pas très rapide mais pas trop lent non plus. Dans le groupe de tête, à mes côtés, figurent Jonathan Mehl (Ana Haguenau) flashé en 31'47 à Strasbourg en mai dernier, Jean Mathis (ASL La Robertsau) auteur d'un 31'34 également à Strasbourg, Steve Muller, (ASL La Robertsau), record perso à 31'51, Romaric Communod, également de l'ASL Robertsau, un coureur en 31'48 qui m'avait titillé à Ernolsheim ce printemps et Bruno Hihn du Pays de Colmar Athlétisme. Les quatre premiers ont déjà couru le 10km en moins de 32'. Au vu des bases sur lesquelles nous sommes partis, ils n'ont aucun mal à suivre le rythme imprimé. 

Au passage au 5e km l'allure a baissé légèrement et ma montre indique 16'03. Nous sommes toujours à six à l'avant mais certain d'entre nous montrent déjà des signes de faiblesse. Steve et Romaric assurent les plus longs relais. Ils ont l'air motivés. Bruno s'accroche encore mais des douleurs à la voûte plantaire l'empêcheront de s'exprimer et il devra baisser pavillon après la mi-course. Dommage pour celui qui l'avait emporté sur le circuit sélectif d'Epfig le mois dernier (la course de 10km).
 
Je prends brièvement la tête au 6e km avant d'être relayé par Jonathan. Je suis surpris et impressionné par les accélérations brusques et brèves que lâche Jean Mathis. On croirait qu'il fait un fartlek. Par moment, il décroche et perd 20m et juste après il prend la tête du groupe. Il court par à-coups, un peu à la manière des Kényans, même si ce n'en est pas un. Ou alors un kenyan blanc...

Au 7e km (22'25), alors que nous sommes encore cinq à jouer la gagne, Jonathan secoue le cocotier. Il se fait doucement la malle et comme j'attendais qu'une occasion se présente, je lui emboîte le pas. Le groupe explose et c'est à deux que nous atteignons le 8e km au bout de 25'33 de course. 

À ce moment là, sentant que Jonathan pioche un peu, je me place à ses cotés pour l'encourager à s'accrocher, puis connaissant ses talents de finisseurs, je durcis à nouveau le train. Je n'ai pas envie d'arriver au sprint avec lui. Ni avec lui, ni avec personne d'ailleurs. 

J'atteins le 9e km en solo avec vingt petits mètres d'avance sur mon ex-coéquipier de l'ASPTT Strasbourg qui serre les dents pour finir. Jean Mathis, n'est pas loin, il suit à quelques longueurs, tandis que Steve Muller et Romaric Communod s'accrochent pour tenter de descendre sous la barre des 32'.

Dans l'ultime kilomètre, d'énormes panneaux indicateurs sont placés tous les 100m. Une bonne initiative. À 800m de l'arrivée, en jetant un œil par dessus mon épaule, je m'aperçois que Jonathan Mehl s'est fait reprendre par Jean Mathis. L'athlète de l'ASL Robertsau, qui fini comme un boulet de canon, ne tarde pas à se défaire du dernier rempart le séparant de l'homme de tête (c'est à dire moi). Lorsqu'il me rejoint et me passe à 500m du but, je ne parviens pas à changer de braquet et perd rapidement quelques longueurs. Néanmoins, les panneaux placés tous les 100m m'aident à me situer dans l'espace et je parviens à trouver les ressources nécessaires pour lancer le sprint à 100m de la ligne d'arrivée.

L'accélération que je fournis me permet de maintenir Jonathan à distance tout en réduisant l'écart avec Jean Mathis qui l'emporte toutefois sur le fil. Pour lui, c'était moins une, ou plutôt moins deux, puisque j'achève ma course deux petites secondes après lui. Dans la foulée, Jonathan termine à six secondes du vainqueur et m'adresse une petite tape amicale. Et déjà Romaric et Steve se pointent dans la dernière ligne droite. Quelle course ! La belle bagarre du groupe de tête a offert un joli spectacle aux spectateurs venus en nombre.  

 
Dans l'aire d'arrivée, on me remet, comme à tous les participants, mon p'tit sac garni et je félicite vivement Jean pour la persévérance dont il a su faire preuve. Au 9e km, il était relégué 50m derrière mais il a su trouver l'énergie nécessaire pour aller rafler la gagne dans les tous derniers mètres. Comme quoi, en course à pied, rien n'est jamais joué avant la ligne d'arrivée. Comme c'est souvent le cas ces temps-ci, j'étais solide au train mais je perds la course au finish. Bien-sûr, je pourrais être déçu mais je ne le suis pas car j'espérais simplement monter sur le podium, et l'objectif est donc atteint. En plus de ça, mon temps ne me déplaît pas, c'est même plutôt sympa d'être parvenu à descendre sous les 32' (même s'il y avait matière à mieux faire, et qu'un "31'20" était, sans doute, dans mes cordes).

Pour faire un rapide bilan de ma course, je dirais que la première partie bouclée en 16'03, est passé comme une lettre à la poste. En couvrant la seconde moitié en 15'43 (dernier 1000 en 3'01), j'ai couru en négativ-split -comme on dit dans le jargon-, chose qui m'arrive rarement. Mais, hélas, ça n'a pas suffit pour gagner. Pour ça, il m'a manqué deux secondes et le petit coup de rein qui va bien. Cela dit, je n'ai pas de regrets, car j'ai vraiment aimé cette course. D'abord parce que nous étions plusieurs à nous disputer la victoire, mais aussi, et surtout, pour l'ambiance et l'esprit sportif des organisateurs. 
 
Ce dimanche, tous les ingrédients étaient réunis pour passer un agréable moment et signer un bon chrono. Un cadre champêtre, un parcours performant et des conditions idéales, que demander de plus ? Peut-être faut-il encore souligner qu'à la Robertsau, on ne paie pas de frais d'inscription. La Robertsauvienne est la seule course gratuite en Alsace et une des rares en France. Merci aux organisateurs. C'est formidable de proposer cela à tous les coureurs !  

J'adresse mes plus sincères remerciements et un grand bravo à Monsieur Kolbeck ainsi qu'à toute l'équipe de l'ASL Robertsau. L'organisation de cette course est hyper soignée, tout est parfait de l'accueil, qui est fort sympathique, jusqu'à la remise des prix, avec des cadeaux comme s'il en pleuvait. On espère tous que cette 10e édition ne sera pas la dernière, et que les coureurs pourrons à nouveau revivre pareilles émotions. Longue vie à la Robertsauvienne ! 

 
 
03/07/16 - LA ROBERTSAUVIENNE
STRASBOURG ROBERTSAU - ALS - 067

LA ROBERTSAUVIENNE | Chr : M | 10000 m
1 31:44 MATHIS Jean ASL La Robertsau
2 31:46 BAALA Samir Vendenheim Athlé
3 31:50 MEHL Jonathan ANA Haguenau
4 32:01 COMMUNOD Romaric ASL La Robertsau 
5 32:09 MULLER Steve ASL La Robertsau
 
10e édition de la Robertsauvienne: UN PEU DE SPORT, C?EST SI BON !
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Article Journal DNA du 04/07/2016
(pour lire, cliquez sur la photo)